Alstom (ALO) - idée de vente à découvert
Publié : 28 mars 2024, 22:49
Bonjour à tous,
Je me permets de vous présenter une idée de short: il s'agit d'Alstom (ALO) - le fabricant emblématique de trains et de TGV.
Version TDLR:
- ALO = 4 divisions dont Matériels Roulants, Signalisation, Service et Systèmes. La majorité du CA provient de 2 divisions: Matériels Roulants et Service. Nous pouvons en déduire donc un business-model simple et rentable du type vente de trains/TGV à faible marge et service de maintenance/remplacement de pièces plutôt à haute marge. C'est pas le cas d'ALO: sur les 8 dernières années, la marge opérationnelle d'ALO (ajustée) n'a jamais dépassé 8% Dans sa meilleure année, ALO dégageait un FCF de 200 millions et dans l'année 2023-2024, le FCF est estimé à -750 millions. Un business model qui produit 16 milliards du CA mais dégage au mieux 200 millions de FCF qui, au passage, ne couvre pas le dividende distribué.
- Grosse acquisition de Bombardier qui n'est visiblement pas à la hauteur. La dépréciation de Goodwill est à l'horizon.
- Côté bilan, fin 09/23, la dette nette d'ALO est à €4.2Bn (Yahoo Finance) vs un book value de 9Bn mais la valeur intangible/goodwill au bilan est de €12Bn. Comme dit précédemment, ALO ne possède pas de valeur "franchise" qui le permets de dégager une marge opérationnelle confortable. Premier point similaire au cas d'ATOS.
- Les journaux appellent souvent le paradoxe d'Alstom en pointant une entreprise qui va mal mais un carnet de commandes plein. A mon avis, ce n'est pas un paradoxe, le carnet de commandes est tout simplement rempli des commandes à faible marge: il est plein mais plus ALO réalise le carnet (avec souvent du retard), plus il saigne du cash. Avant d'exploser, ATOS se félicitait aussi de la visibilité de son carnet de commandes. Deuxième point similaire.
- La dette d'ALO est à juste au dessus de la catégorie spéculative et la perspective est négative. Toute dégradation de la notation de la dette peut précipiter la chute.
- La stratégie du management pour s'en sortir n'est pas claire: augmentation de capital ? émission de titres perpétuels ? cession d'actifs ?
- Donc en résumé: trop de dette, FCF perpétuellement faible ou négatif.
Côté anecdote, j'en suis sûr que peu de gens ont lu le rapport annuel d'ALO (dispo ici: https://www.alstom.com/sites/alstom.com ... URD_FR.pdf). Il y a une énorme coquille dès la 6ème page et cela persiste depuis 1 an: ils indiquent que leur FCF 22/23 est de 199 milliards d'euros en toute lettre. N/B: j'ai une position de vente à découverte sur ALO en date du 28/03/24.
Je me permets de vous présenter une idée de short: il s'agit d'Alstom (ALO) - le fabricant emblématique de trains et de TGV.
Version TDLR:
- ALO = 4 divisions dont Matériels Roulants, Signalisation, Service et Systèmes. La majorité du CA provient de 2 divisions: Matériels Roulants et Service. Nous pouvons en déduire donc un business-model simple et rentable du type vente de trains/TGV à faible marge et service de maintenance/remplacement de pièces plutôt à haute marge. C'est pas le cas d'ALO: sur les 8 dernières années, la marge opérationnelle d'ALO (ajustée) n'a jamais dépassé 8% Dans sa meilleure année, ALO dégageait un FCF de 200 millions et dans l'année 2023-2024, le FCF est estimé à -750 millions. Un business model qui produit 16 milliards du CA mais dégage au mieux 200 millions de FCF qui, au passage, ne couvre pas le dividende distribué.
- Grosse acquisition de Bombardier qui n'est visiblement pas à la hauteur. La dépréciation de Goodwill est à l'horizon.
- Côté bilan, fin 09/23, la dette nette d'ALO est à €4.2Bn (Yahoo Finance) vs un book value de 9Bn mais la valeur intangible/goodwill au bilan est de €12Bn. Comme dit précédemment, ALO ne possède pas de valeur "franchise" qui le permets de dégager une marge opérationnelle confortable. Premier point similaire au cas d'ATOS.
- Les journaux appellent souvent le paradoxe d'Alstom en pointant une entreprise qui va mal mais un carnet de commandes plein. A mon avis, ce n'est pas un paradoxe, le carnet de commandes est tout simplement rempli des commandes à faible marge: il est plein mais plus ALO réalise le carnet (avec souvent du retard), plus il saigne du cash. Avant d'exploser, ATOS se félicitait aussi de la visibilité de son carnet de commandes. Deuxième point similaire.
- La dette d'ALO est à juste au dessus de la catégorie spéculative et la perspective est négative. Toute dégradation de la notation de la dette peut précipiter la chute.
- La stratégie du management pour s'en sortir n'est pas claire: augmentation de capital ? émission de titres perpétuels ? cession d'actifs ?
- Donc en résumé: trop de dette, FCF perpétuellement faible ou négatif.
Côté anecdote, j'en suis sûr que peu de gens ont lu le rapport annuel d'ALO (dispo ici: https://www.alstom.com/sites/alstom.com ... URD_FR.pdf). Il y a une énorme coquille dès la 6ème page et cela persiste depuis 1 an: ils indiquent que leur FCF 22/23 est de 199 milliards d'euros en toute lettre. N/B: j'ai une position de vente à découverte sur ALO en date du 28/03/24.