Labrador Iron Ore Royalty (LIF) - Ex Pirogue
Publié : 05 février 2020, 19:31
Cours à cette date : 22,43 CAD (au moment de la publication sur le forum)
Capitalisation : 1,4 Md CAD
La pirogue ne s'est pas encore essayée aux royalties. Pourtant, des revenus réguliers avec pas ou peu de dépenses en face, c'est très tentant. Mais voilà, en général, c'est cher...
A contexte différent, approche différente. Labrador Iron Ore Royalty a un petit matelas de cash de sécurité, des actifs mais surtout distribue un généreux dividende grâce à des revenues récurrents (royalties et dividende).
Actifs : Labrador Iron Ore Royalty possède 15,1 % de IOC. IOC (Iron Ore Company of Canada) exploite une mine de minerai de fer dans la Fosse du Labrador (ou orogène du Nouveau-Québec), transforme le minerai en pellets (boulettes de minerai de fer directement utilisables dans les hauts fourneaux) ou en concentré, transporte et charge sa production à bord de bateaux.
IOC possède une ligne de chemin de fer de 418 km, un concentrateur et une usine de bouletage à Labrador City ainsi que son propre terminal portuaire à Sept-Îles. Mitsubishi Corp (26,2%) et Rio Tinto (58,7%) sont les 2 autres actionnaires. La mine est exploitée depuis 1954 et a une durée de vie restante estimée à 25 ans (sur les réserves connues à ce jour).
Royalty : Labrador Iron Ore Royalty détient un royalty de 7% sur la production de IOC auquel s'ajoute 10 cts par tonne. Pour le seul Q3 de 2019, cela représente 45,5 M CAD.
Dividendes IOC : Labrador Iron Ore Royalty touche également des dividendes d'IOC (40,1 M CAD sur le Q3 de 2019 mais ce n'est pas le niveau "normal"). Les dividendes de IOC sont par nature plus volatils suivant le niveau des investissements nécessaire à l'activité de minage.
L'année 2019 fut bonne. La preuve : Labrador Iron Ore Royalty a versé pour 4 CAD de dividendes par action, soit environ 18 % au cours actuel. Si IOC augmentait sa production comme il en est question, ça serait encore mieux au niveau royalty (mais les investissements devraient faire baisser les dividendes d'IOC). Attention, le dividende 2019 est plus important que les années précédentes (1,75 CAD en 2018 / 2,65 CAD en 2019) et il est fort possible qu'il baisse en 2020 (ça dépendra du cours du minerai de fer et du dividende d'IOC). Mais le rendement devrait rester attractif.
On pourrait se lancer dans plein de calculs comme l'a fait Altius Minerals (spécialiste des royalties et actionnaire de LIORC) qui souhaite séparer les royalties de la participation dans IOC. Attention, si la participation dans IOC est vendue alors une des sources de revenus, les dividendes d'IOC, va se tarir (mais les caisses seront pleines). Tout dépend donc de l'éventuel prix de vente. Si cette opération se réalise un jour à un bon prix, ça me semble plutôt bon.
Labrador Iron Ore Royalty aurait alors un profil encore plus défensif, serait une pure entreprise de royalties ce qui pourrait convaincre le marché d'offrir des multiples de valorisations plus importants et pourrait éventuellement attirer l'attention de prédateurs, spécialistes des royalties, souhaitant se diversifier dans un pure-player dans le fer. Un actif pas si fréquent et potentiellement intéressant en terme de diversification pour les gros du secteur.
On pourrait aussi disserter sur la volonté de Rio Tinto - premier actionnaire de la société avec 58,7% du capital - de faire une IPO et donc de se désengager du minerai de fer canadien pour se concentrer sur son minerai de fer australien qui a des coûts de production plus faibles.
Mais, pas sûr que ces éléments complémentaires améliorent la compréhension du dossier. J'aime bien essayer de simplifier au maximum.
Alors faisons simple : l’octogénaire (créée en 1938) Labrador Iron Ore Royalty embarque dans la pirogue pour amener un peu de stabilité avec un dividende récurrent et conséquent. Les actifs sont importants et stratégiques pour l'activité et la région (voie de chemin de fer incontournable). 2 chiffres au passage, le niveau de free cash-flows en 2019 pourrait atteindre 200 M CAD pour une capitalisation de 1,4 Md CAD.
Mais attention, le cours du minerai de fer est plus que jamais déterminant pour le niveau de royalties comme pour la valeur des actifs. Cependant, le niveau de dépenses est quasi-nul donc le risque est limité. Au pire, si ça tangue on fera le dos rond en touchant nos dividendes et en attendant des jours meilleurs.
Pour approfondir : les calculs d'Altius datés de mars 2019 qui valorise la société entre 34,59 CAD et 63 CAD par action (belle fourchette !), en fonction du cours du minerai de fer (cf. p15), en cas de cession de la participation dans IOC :