C'est sans plaisir particulier que je prends le rôle du rabat-joie en poursuivant ici
une réflexion engagée sur ma file perso. Okavongo m'avait alors questionné. Réponse sans chiffrage ni sources pour étayer, plutôt de la pratique.
Je n'ai toujours pas compris l'emballement technique sur ce produit. C'est un engrais potassique à faible concentration avec quelques oligo-éléments.
Ce sous dosage me fait le classer en amendement. Ce qui signifie amélioration au long cours du sol.
Un chaulage se fait de 250 kg à 3000 kg par ha selon les produits et les objectifs en France. Les exploitants sont déja en capacité de positionner les engrais pondéreux pulvérulents. L'épandage est facile à sous traiter pour moins de 50€ de l'ha auprès d'une entreprise de travaux agricoles.
La contrainte logistique à mon sens c'est qu'il faut extraire, broyer, ensacher le cas échéant, transporter, 1T de ce produit pour apporter 100 Unités fertilisantes.
Je ne connais pas la pratique au Brésil mais en Europe des fertilisations sur mesure sont proposées selon les cultures ( exemple classique: 15 unités d'azote, 15 unités de phosphore, 15 unités de potasse pour 100 kg). Ce "bulk" ou mélange est difficile à reproduire avec cette matière sous dosée.
Enfin, l'utilisation de cet amendement doit se faire comme un chaulage, en période hors culture c'est à dire pendant la préparation des sols. Une fois la culture en place le céréalier essaie de travailler sur une grande largeur pour ne pas abîmer la culture. (au moins 18m).
Pour cela, l'engrais doit être compacté sous forme de billes avec une granulométrie régulière. C'est la force centrifuge d'un épandeur qui le projettera.
Qui dit amendement dit augmentation de presque 6 mois des besoins en avances sur cultures. C'est de la trésorerie consommée ou du prêt court terme pour cette période...
La potasse est également utilisée par des éleveurs (AOC ou non) sur leurs prairies si les sols sont carencés et s'il sont d'humeur dépensière.
En effet, au contraire de l'azote et dans une moindre mesure du phosphore, la potasse peut être stockée dans le sol. L'exploitant peut faire une impasse.
En cas de récolte bien vendue, il peut temporiser sa plus value en achetant plus de potasse qu'il passera en charges. Il sait que quand les prix bas reviendront il pourra sans effet immédiat sur sa récolte s'abstenir d'acheter de la potasse.
De plus en plus, des impasses complètes en potassium sont pratiquées. Un des moyens est d'implanter une interculture qui va rendre disponible lors de sa destruction le potassium rétrogradé dans le sol.
Le climat semi tropical du Brésil fragilise les sols avec l'érosion. La technique du couvert permanent à été développée dans ce pays et importée en Europe.
Dernier point, oui, les micro organismes peuvent avoir un intérêt. Le souci est que lorsque ces micro organismes fonctionnent, ils se multiplient dans le sol à une vitesse exponentielle. Conséquence pratique les doses d application conseillées sur les emballages peuvent être divisées par 2 ou 10 selon l'optimisme de l'applicateur.
Les micro-organismes ne sont pas brevetables. Je précise non brevetables de façon opposable à un concurrent. Le brevet est là il me semble pour communiquer aux clients et à nous acheteurs de stocks.
La formalité du brevet repose alors sur un point de détail comme un encapsulage, un mode de mélange...
Si l'agriculteur souhaite apporter des micro-organismes cela peut se faire avec un sachet de 200g par ha au moyen d'un pulvérisateur.
Il est fort possible que Verde fasse encore ×2 et plus mais ce serait pour moi un savoir faire de communication plutôt qu'une raison technique pure.
Ou bien ai-je loupé le côté disruptif de ce produit?
Dernier point j'avais choisi dès le départ (présentation initiale d'Okavongo), de ne jamais regarder une vidéo de la boîte pour garder une neutralité.