Moi aussi

Du côté de l’Équateur, après avoir cédé du terrain aux locaux, le gouvernement central semble vouloir reprendre la main en faisant protéger les installations minières par l'armée. Du rififi en perspective...
J'ai essayé de comprendre l'opposition à Loma Larga. La mine étant souterraine son impact est bien moindre par rapport à une mine à ciel ouvert. Je vois 2 raisons majeures à cette opposition :
- L'eau : le paramo, plateau de la Cordillère des Andes entre les forêts et les neiges éternelles sous lequel se situerait la mine, alimente en eau les vallées. Les opposants au projet craignent que l'activité minière ne contamine, notamment à l'arsenic, les eaux souterraines.
- Les tailings : le dépôt de résidus prévu dans le projet apporte 2 type de risques. Une contamination de l'eau qui pendant de nombreuses années traversera les minéraux contenus dans les roches extraites. Et également un risque de rupture face à des évènements climatiques ou sismiques extrêmes qui ne semblent pas avoir été pris en compte. C'est un sujet sensible en Amérique du Sud après les tragédies survenues au Brésil.
Des progrès semblent toujours possibles sur la qualité (voire l'emplacement ?) du barrage des résidus. Mais ce n'est pas forcément facile à comprendre et/ou à croire pour les populations vu la réputation, parfois justifiée, de l'industrie minière. En ce qui concerne l'eau, c'est un sujet encore plus sensible. Et qui ici ne concerne visiblement pas que les voisins de la mine mais un bassin beaucoup plus large. Je ne sais pas juger si ces craintes sont fondées ou non. Les compagnies minières occidentales travaillent de mieux en mieux mais toute activité minière porte des risques.
Je reste donc sur ma position : espérons que Dundee dépense le moins possible pour ce projet que je valorise à 0. Et si malgré toutes les difficultés, ils arrivent à exploiter un jour la mine, ce sera une bonne nouvelle (genre "ananas sur le gâteau") pour les actionnaires.
Une réflexion plus générale : l'acception des activités minières baisse au fil du temps. Il devient de plus en plus difficile de démarrer une activité y compris dans des pays défavorisés qui ont pourtant grand besoin de devises et d'emplois. Si les métaux de la transition énergétique peuvent se targuer d'être un mal nécessaire pour limiter le changement climatique, l'or n'a pas cette vertu. Handicap supplémentaire, l'or a des teneurs très faibles. Cela signifie que l'on extraie des quantités énormes de roches pour des quantités faibles de métal. J'ai l'intuition que cela deviendra de moins en moins acceptable. Disposer d'une mine déjà en exploitation est donc un avantage de plus en plus important. De même, pour les projets, il faut semble-t-il plus que jamais être attentif à l'acceptation des populations locales. Par exemple, une mine au milieu du désert a plus de chances de voir le jour qu'un projet qui impacte la qualité des eaux d'un lac poissonneux, support de toute une industrie.
« L'or est extrait d'un trou en Afrique ou ailleurs. Ensuite, on le fond, on creuse un autre trou, on l'enterre à nouveau et on paie des gens pour le garder.» Warren Buffett