Je n'arrive pas à me projeter avec Poujoulat.
La partie cheminée est cyclique et liée à la construction et rénovation.
La partie bois ne l'est pas, mais a bénéficié d'un effet prix très favorable sur 2022 et à volume constant peut voir son CA et sa marge s'effondrer/normaliser en 2023.
Compliqué.
Poujoulat (ALPJT)
Idem avec Moulinvest.bibike a écrit : ↑15 mai 2023, 10:55Je n'arrive pas à me projeter avec Poujoulat.
La partie cheminée est cyclique et liée à la construction et rénovation.
La partie bois ne l'est pas, mais a bénéficié d'un effet prix très favorable sur 2022 et à volume constant peut voir son CA et sa marge s'effondrer/normaliser en 2023.
Compliqué.
" Choisissez les bonnes valeurs et le marché en prendra soin ", Peter Lynch
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Franck des daubasses
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[déplacé de la file de portefeuille de Dagano]
Bonjour Dagano,
J'avais regardé car Willian Higgons en achète ainsi que la famille Coirier (source : Insiderscreener).
Mais je trouve que ce n'est pas donné avec un multiple EV / EBITDA > 7x et en période de baisse de l'activité (à moins qu'on soit dans une fun de bas de cycle ?).
Certainement que la famille sait quelque chose de plus que nous... ou alors qu'elle profite d'un creux de valorisation dans une perspective de très long terme. Ils détiennent déjà 70% du capital.
Bref, qu'est-ce qui a motivé votre achat ?
Bonjour Dagano,
J'avais regardé car Willian Higgons en achète ainsi que la famille Coirier (source : Insiderscreener).
Mais je trouve que ce n'est pas donné avec un multiple EV / EBITDA > 7x et en période de baisse de l'activité (à moins qu'on soit dans une fun de bas de cycle ?).
Certainement que la famille sait quelque chose de plus que nous... ou alors qu'elle profite d'un creux de valorisation dans une perspective de très long terme. Ils détiennent déjà 70% du capital.
Bref, qu'est-ce qui a motivé votre achat ?
Retrouvez toutes mes transactions et positions : dans mon portefeuille
A la suite de la publication de William Higgons dans Investir, j'ai eu envie de regarder le dossier et j'ai donc lu toutes les publications sur les deux dernières années il y a 10 jours. Je ne suis pas rentré immédiatement en me disant que Cogra allait se ramasser et tirer les prix de Poujoulat vers le bas compte tenu de sa faible liquidité. Pari gagné cela m'a permis de gagner 6% facile sur mon entrée.
Il y a ensuite effectivement des rachats du dirigeant.
Les derniers achats datait de juillet 2021, il rachetait alors à 40,2 €, on peut alors penser que c'est un mauvais investisseur. En réalité, le 16 septembre 2022, on a multiplié par 4 le nombre de titres (initialement 1,959 M de titres, désormais 5,877 M de titres). Finalement pas si mauvais, il a recommencé à racheter quasiment au même prix que celui où il s'était arrêté. La famille avait également cédé 250 K de titres en juillet 2023 à 24,2 €, pas le plus mauvais des mouvements non plus. Bref je relève qu'on n'est pas face à une famille qui achète à tout prix. Bon point.
Ensuite on pari est effectivement qu'on approche la fin du cycle ou en tout cas qu'on atteint un plancher en terme d'activité.
Je relève que même si cela n'a pas été pricé immédiatement par le marché, dès le rapport annuel 2022/2023, la société mentionnait que : "Suite à un exercice 2022/23 qui s’est avéré exceptionnel à plusieurs titres, la société Poujoulat SA prévoit une stabilité voire une légère baisse de son chiffre d’affaires pour 2023/24.". Dans le dernier communiqué (T3), il est mentionné une baisse du CA de 10% du CA, le résultat devrait lui dévisser sérieusement par rapport à l'année dernière, ils n'annoncent rien mais je pense qu'on pourrait diviser quasiment par deux. On aurait donc un PER de 10 (effectivement, ce n'est pas particulièrement bon marché mais après une baisse de 40% du cours boursier et alors que le secteur ENR a ses valorisations à la cave, le marché préférant les pétrolières, cela ne me semble pas si mal).
L'objectif était donc clairement annoncé (et les difficultés anticipés), on visait plutôt une prise de parts de marché plutôt qu'une croissance. Avec cette idée, il a notamment été fait le choix de bloquer les prix. Or lorsqu'on est leader Europe sur les conduits de cheminée et les cheminées industrielles et leader en France sur le bois énergie, je suis intimement persuadé qu'on a du pricing power et donc de l'amélioration de la rentabilité facile qu'on pourra déployer dès qu'il y aura un retournement de marché.
Compte tenu de cette franchise de la société (à nuancer cependant quand le 7 novembre 2023, la société s'était enflammée à annoncer un CA entre 390 et 395 m€ car le 1er semestre s'était révélé plus dynamique qu'attendu), je suis enclin à la croire quand dans sa publication du 14 février 2024, elle mentionne à mot couvert une reprise des ventes.
L'activité a souffert de la pénurie de granulés et des prix "to ze moon" (la société mentionne d'ailleurs un impact de son CA lié à l'effet prix de 30M€ sur l'exercice). Les gens ont eu l'impression de s'être fait avoir mais les prix ont fortement décru tandis que les prix de l'électricité ont augmenté et ont vocation à continuer. L'activité vente d'appareils de chauffage au bois me semble un secteur qui a moyen terme ne peut que croitre. Cette année, l'hiver a été doux mais les prix de l'électricité prennent 10%, cela sera probablement encore le cas dans un an. L'installation d'un tel appareil, c'est faire des économies de chauffage, valoriser son intérieur (je ne connais personne qui trouve que regarder des flammes c'est moche) et valoriser son bien à la revente. Bien entendu, on ne vend pas les appareils mais sans cheminée, rien n'est possible, l'activité est donc intimement liée. Je n'ai en revanche pas de vrai avis sur le secteur industriel même si je sais par habitude que c'est un segment où il faut bien un jour passer à l'achat, a fortiori compte tenu des objectifs d'efficacité énergétique et de décarbonation des industriels.
Dans une interview au Journal des Entreprises début décembre 2023 du dirigeant, j'ai noté que le dirigeant a notamment affirmé pour la branche bois-énergie qu'il reste de la marge de manoeuvre puisque Poujoulat ne couvre qu’il reste 1 % du marché français (« Il y a un énorme potentiel de croissance, notamment par la professionnalisation du marché : il est estimé à 35 millions de stères par l’Ademe quand nous en produisons 400 000.»). S'il mentionne un risque sur le logement neuf en 2024 (je comprends cependant d'un article d'Usine Nouvelle du 18 novembre 2023 que cela ne représente que 10% de l'activité du groupe donc que ce n'est pas en réalité si significatif), il indique également que le groupe souhaite continuer son développement à l'international pour compenser cette crise (pari plutôt perdu au 1er semestre de cette année mais pourquoi pas).
J'ai aussi noté l'idée du groupe selon lequel il ne faut pas ouvrir de méga site mais ouvrir des usines pouvant être approvisionnées dans un rayon de 100 km, cela me semble particulièrement sain de mailler le territoire de cette façon. Surtout que compte tenu de leur activité, il leur faut être présent là où on coupe pour les autres (notamment la construction).
Je note également une trésorerie nette désormais négative depuis la fin du 1er semestre de cet exercice ce qui va de facto dégrader le résultat financier de l'exercice, un point à surveiller pour l'avenir.
Bref, je pense qu'au cours actuel c'est correctement valorisé mais je pense que ça va se redresser. Le CA annuel sera publié mi-mai puis le résultat annuel, je ne m'attends pas réellement à des surprises mais we will see.
Il y a ensuite effectivement des rachats du dirigeant.
- Poujoulat.JPG (54.64 Kio) Consulté 3132 fois
Ensuite on pari est effectivement qu'on approche la fin du cycle ou en tout cas qu'on atteint un plancher en terme d'activité.
Je relève que même si cela n'a pas été pricé immédiatement par le marché, dès le rapport annuel 2022/2023, la société mentionnait que : "Suite à un exercice 2022/23 qui s’est avéré exceptionnel à plusieurs titres, la société Poujoulat SA prévoit une stabilité voire une légère baisse de son chiffre d’affaires pour 2023/24.". Dans le dernier communiqué (T3), il est mentionné une baisse du CA de 10% du CA, le résultat devrait lui dévisser sérieusement par rapport à l'année dernière, ils n'annoncent rien mais je pense qu'on pourrait diviser quasiment par deux. On aurait donc un PER de 10 (effectivement, ce n'est pas particulièrement bon marché mais après une baisse de 40% du cours boursier et alors que le secteur ENR a ses valorisations à la cave, le marché préférant les pétrolières, cela ne me semble pas si mal).
L'objectif était donc clairement annoncé (et les difficultés anticipés), on visait plutôt une prise de parts de marché plutôt qu'une croissance. Avec cette idée, il a notamment été fait le choix de bloquer les prix. Or lorsqu'on est leader Europe sur les conduits de cheminée et les cheminées industrielles et leader en France sur le bois énergie, je suis intimement persuadé qu'on a du pricing power et donc de l'amélioration de la rentabilité facile qu'on pourra déployer dès qu'il y aura un retournement de marché.
Compte tenu de cette franchise de la société (à nuancer cependant quand le 7 novembre 2023, la société s'était enflammée à annoncer un CA entre 390 et 395 m€ car le 1er semestre s'était révélé plus dynamique qu'attendu), je suis enclin à la croire quand dans sa publication du 14 février 2024, elle mentionne à mot couvert une reprise des ventes.
L'activité a souffert de la pénurie de granulés et des prix "to ze moon" (la société mentionne d'ailleurs un impact de son CA lié à l'effet prix de 30M€ sur l'exercice). Les gens ont eu l'impression de s'être fait avoir mais les prix ont fortement décru tandis que les prix de l'électricité ont augmenté et ont vocation à continuer. L'activité vente d'appareils de chauffage au bois me semble un secteur qui a moyen terme ne peut que croitre. Cette année, l'hiver a été doux mais les prix de l'électricité prennent 10%, cela sera probablement encore le cas dans un an. L'installation d'un tel appareil, c'est faire des économies de chauffage, valoriser son intérieur (je ne connais personne qui trouve que regarder des flammes c'est moche) et valoriser son bien à la revente. Bien entendu, on ne vend pas les appareils mais sans cheminée, rien n'est possible, l'activité est donc intimement liée. Je n'ai en revanche pas de vrai avis sur le secteur industriel même si je sais par habitude que c'est un segment où il faut bien un jour passer à l'achat, a fortiori compte tenu des objectifs d'efficacité énergétique et de décarbonation des industriels.
Dans une interview au Journal des Entreprises début décembre 2023 du dirigeant, j'ai noté que le dirigeant a notamment affirmé pour la branche bois-énergie qu'il reste de la marge de manoeuvre puisque Poujoulat ne couvre qu’il reste 1 % du marché français (« Il y a un énorme potentiel de croissance, notamment par la professionnalisation du marché : il est estimé à 35 millions de stères par l’Ademe quand nous en produisons 400 000.»). S'il mentionne un risque sur le logement neuf en 2024 (je comprends cependant d'un article d'Usine Nouvelle du 18 novembre 2023 que cela ne représente que 10% de l'activité du groupe donc que ce n'est pas en réalité si significatif), il indique également que le groupe souhaite continuer son développement à l'international pour compenser cette crise (pari plutôt perdu au 1er semestre de cette année mais pourquoi pas).
J'ai aussi noté l'idée du groupe selon lequel il ne faut pas ouvrir de méga site mais ouvrir des usines pouvant être approvisionnées dans un rayon de 100 km, cela me semble particulièrement sain de mailler le territoire de cette façon. Surtout que compte tenu de leur activité, il leur faut être présent là où on coupe pour les autres (notamment la construction).
Je note également une trésorerie nette désormais négative depuis la fin du 1er semestre de cet exercice ce qui va de facto dégrader le résultat financier de l'exercice, un point à surveiller pour l'avenir.
Bref, je pense qu'au cours actuel c'est correctement valorisé mais je pense que ça va se redresser. Le CA annuel sera publié mi-mai puis le résultat annuel, je ne m'attends pas réellement à des surprises mais we will see.
Bonjour Dagano,
Concernant l'évolution des prix de l'électricité, je pense qu'on est pas à l'abri de surprise tarifaire dans le futur, mais pas dans le sens que vous avez en tête.
Bien sur nous sommes en avril, donc ce n'est pas comparable à l'hiver, mais tout de même aujourd'hui, le cours du MWh d'électricité en France sur le marché Spot est de 5.35 €/MWh. Oui vous avez bien lu, 5,35 €/MWh. Donc rien du tout.
Si on se place sur une échéance plus longue, le CAL25 est à 86,5 €/Mwh. Le même contrat en 2023 était à 227,7 €/Mwh. Le CAL26 est à 81,08€/Mwh, donc moins cher que le CAL25. Ce n'est pas "juste" une histoire d'horizon de temps du contrat vs une date donnée.
Les prix étaient encore plus bas il y a quelques semaines, mais la remontée des cours du pétrole se retrouve aussi dans une légère embellie sur les contrats CAL.
Donc, je ne sais pas à quel point votre thèse d'investissement est sensible au prix de l'énergie, mais il n'est pas certain que ces prix vont continuer à monter.
Concernant l'évolution des prix de l'électricité, je pense qu'on est pas à l'abri de surprise tarifaire dans le futur, mais pas dans le sens que vous avez en tête.
Bien sur nous sommes en avril, donc ce n'est pas comparable à l'hiver, mais tout de même aujourd'hui, le cours du MWh d'électricité en France sur le marché Spot est de 5.35 €/MWh. Oui vous avez bien lu, 5,35 €/MWh. Donc rien du tout.
Si on se place sur une échéance plus longue, le CAL25 est à 86,5 €/Mwh. Le même contrat en 2023 était à 227,7 €/Mwh. Le CAL26 est à 81,08€/Mwh, donc moins cher que le CAL25. Ce n'est pas "juste" une histoire d'horizon de temps du contrat vs une date donnée.
Les prix étaient encore plus bas il y a quelques semaines, mais la remontée des cours du pétrole se retrouve aussi dans une légère embellie sur les contrats CAL.
Donc, je ne sais pas à quel point votre thèse d'investissement est sensible au prix de l'énergie, mais il n'est pas certain que ces prix vont continuer à monter.
Je ne crois pas à une baisse du prix de l'électricité.
Le gouvernement n'a pas fini de rehausser le montant de la TICFE aux niveaux d'avant-crise. Si on l'avait réhaussé à ce niveau en février dernier, la hausse aurait été de 20% (au lieu de 10%). La remettre au niveau d'avant crise c'est plusieurs milliards d'euros dans les caisses supplémentaires. Aucun doute sur le fait que ça sera fait dès l'année prochaine (voir avant puisque le prix peut être mis à jour deux fois par an) vu le contexte budgétaire. Si les prix baissent, cela sera même l'occasion de récupérer un ou deux milliards d'euros en l'augmentant encore plus.
En plus, je pense que si baisse il y a, elle partira de façon préférentielle vers les entreprises qui ont subi des hausses importantes comme ils ont des contrats moyen/long terme.
Rien n'est par ailleurs certain, EDF est désormais publique. Facturer plus cher c'est plus d'argent dans les caisses de l'Etat (on le voit déjà avec le passage de l'ARENH de 42 € à 70 €). De plus, on a un contexte actuellement très favorable, une très grande majorité de nos réacteurs nucléaires fonctionnent (ou est en état de fonctionner), les éoliennes ont des conditions météorologiques favorables et les barrages sont obligés de produire car il faut délester compte tenu des précipitations (et du côté saisonnalité "fonte des neiges"). Aujourd'hui, on exporte et on "subventionne" tout nos voisins (à l'exception de la péninsule Espagnole), enfin une bonne nouvelle pour la balance commerciale.
En tout état de cause, les besoins en électricité sont gigantesques à l'avenir avec l'électrification. Il va ainsi falloir construire de nouveaux réacteurs nucléaires et il va bien falloir les financer, ce simple fait fera selon moi obstacle à des baisses de prix. D'ailleurs la France fait pression sur la Suisse pour qu'elle participe au financement des nouvelles centrales nucléaires françaises si elle veut bénéficier de l'électricité (leur construction est interdite en Suisse). De là à ce que le prochain mouvement soit de mettre le couteau sous la gorge de l'Allemagne pour obtenir des financements européens, il n'y a qu'un pas qu'on va j'espère allégrement franchir.
Le gouvernement n'a pas fini de rehausser le montant de la TICFE aux niveaux d'avant-crise. Si on l'avait réhaussé à ce niveau en février dernier, la hausse aurait été de 20% (au lieu de 10%). La remettre au niveau d'avant crise c'est plusieurs milliards d'euros dans les caisses supplémentaires. Aucun doute sur le fait que ça sera fait dès l'année prochaine (voir avant puisque le prix peut être mis à jour deux fois par an) vu le contexte budgétaire. Si les prix baissent, cela sera même l'occasion de récupérer un ou deux milliards d'euros en l'augmentant encore plus.
En plus, je pense que si baisse il y a, elle partira de façon préférentielle vers les entreprises qui ont subi des hausses importantes comme ils ont des contrats moyen/long terme.
Rien n'est par ailleurs certain, EDF est désormais publique. Facturer plus cher c'est plus d'argent dans les caisses de l'Etat (on le voit déjà avec le passage de l'ARENH de 42 € à 70 €). De plus, on a un contexte actuellement très favorable, une très grande majorité de nos réacteurs nucléaires fonctionnent (ou est en état de fonctionner), les éoliennes ont des conditions météorologiques favorables et les barrages sont obligés de produire car il faut délester compte tenu des précipitations (et du côté saisonnalité "fonte des neiges"). Aujourd'hui, on exporte et on "subventionne" tout nos voisins (à l'exception de la péninsule Espagnole), enfin une bonne nouvelle pour la balance commerciale.
En tout état de cause, les besoins en électricité sont gigantesques à l'avenir avec l'électrification. Il va ainsi falloir construire de nouveaux réacteurs nucléaires et il va bien falloir les financer, ce simple fait fera selon moi obstacle à des baisses de prix. D'ailleurs la France fait pression sur la Suisse pour qu'elle participe au financement des nouvelles centrales nucléaires françaises si elle veut bénéficier de l'électricité (leur construction est interdite en Suisse). De là à ce que le prochain mouvement soit de mettre le couteau sous la gorge de l'Allemagne pour obtenir des financements européens, il n'y a qu'un pas qu'on va j'espère allégrement franchir.
Dagano,
Il est exact que les prix des taxes peuvent continuer à monter, ici le marché n'a pas la main. Il est très très probable aussi que le gouvernement, à la recherche de quelques dizaines de Md€, va actionner très prochainement ce levier. Pourquoi pas dès le mois d'août.
Pour les prix de vente c'est différent. Même si EDF est public, n'importe quel opérateur peut acheter/vendre de l'électricité sur la plaque européenne. Les prix ne dépendent donc pas uniquement du prix de l'ARENH. L'ARENH prendra fin en 2026, pour le moment son prix est toujours de 42€ du MWh.
A partir de 2026, la régulation ne prévoit pas de montant fixe. En fait on va faire confiance au marché en instaurant déjà les plafonds suivant :
Un premier palier de régulation dès que les prix de vente sur le marché européen dépasseront 78 à 80 €/MWh. Dans ce cas, l’État prélèvera 50% de la rente du producteur d'électricité qui sera redistribuée aux consommateurs
Un second palier est fixé à 110 €/MWh avec cette fois 90% de la rente captée par l’État.
Ces plafonds seront révisés tous les 3 ans
Ce n'est un secret pour personne de correctement informé que cette nouvelle régulation, imaginée lorsque les prix de marché étaient bien plus élevés, n'est pas particulièrement adapté dans le contexte actuel.
Le 70€ auquel vous faîtes référence est un calcul "savant" sur ce que donnerait un prix de marché dans le cadre de cette nouvelle régulation. A priori pour le moment ça tient la route, le call 27 étant aux alentours de 70€. Par contre énormément d'incertitude, après tout le marché peut très bien monter très haut ou tomber très bas. Une information toutefois : EDF a des difficultés à mettre en oeuvre sa nouvelle politique commerciale concernant des contrats longs termes 4/5 ans avec des prix de vente de 70€, ça ne se presse pas aux portillons.
Enfin, concernant le financement des EPR2, attention à ne pas confondre contribuables et clients : Il se peut qu'à la fin la facture soit payé par le contribuable, et ne se voit pas tant que ça sur la facture d'électricité.
En synthèse, je ne dis pas que les prix de l'électricité vont diminuer. Je ne dis pas non plus qu'ils vont monter. Je dirais qu'ils sont volatiles, et que notamment à travers des systèmes de taxes ou des mécanismes de régulation de toute genre, on peut arriver à des prix de marché contre intuitif de prime abord
Il est exact que les prix des taxes peuvent continuer à monter, ici le marché n'a pas la main. Il est très très probable aussi que le gouvernement, à la recherche de quelques dizaines de Md€, va actionner très prochainement ce levier. Pourquoi pas dès le mois d'août.
Pour les prix de vente c'est différent. Même si EDF est public, n'importe quel opérateur peut acheter/vendre de l'électricité sur la plaque européenne. Les prix ne dépendent donc pas uniquement du prix de l'ARENH. L'ARENH prendra fin en 2026, pour le moment son prix est toujours de 42€ du MWh.
A partir de 2026, la régulation ne prévoit pas de montant fixe. En fait on va faire confiance au marché en instaurant déjà les plafonds suivant :
Un premier palier de régulation dès que les prix de vente sur le marché européen dépasseront 78 à 80 €/MWh. Dans ce cas, l’État prélèvera 50% de la rente du producteur d'électricité qui sera redistribuée aux consommateurs
Un second palier est fixé à 110 €/MWh avec cette fois 90% de la rente captée par l’État.
Ces plafonds seront révisés tous les 3 ans
Ce n'est un secret pour personne de correctement informé que cette nouvelle régulation, imaginée lorsque les prix de marché étaient bien plus élevés, n'est pas particulièrement adapté dans le contexte actuel.
Le 70€ auquel vous faîtes référence est un calcul "savant" sur ce que donnerait un prix de marché dans le cadre de cette nouvelle régulation. A priori pour le moment ça tient la route, le call 27 étant aux alentours de 70€. Par contre énormément d'incertitude, après tout le marché peut très bien monter très haut ou tomber très bas. Une information toutefois : EDF a des difficultés à mettre en oeuvre sa nouvelle politique commerciale concernant des contrats longs termes 4/5 ans avec des prix de vente de 70€, ça ne se presse pas aux portillons.
Enfin, concernant le financement des EPR2, attention à ne pas confondre contribuables et clients : Il se peut qu'à la fin la facture soit payé par le contribuable, et ne se voit pas tant que ça sur la facture d'électricité.
En synthèse, je ne dis pas que les prix de l'électricité vont diminuer. Je ne dis pas non plus qu'ils vont monter. Je dirais qu'ils sont volatiles, et que notamment à travers des systèmes de taxes ou des mécanismes de régulation de toute genre, on peut arriver à des prix de marché contre intuitif de prime abord
Bonjour Dagano,
Poujoulat est un dossier que je connais et dont j'ai déjà été actionnaire. J'aime ces entreprises familiales de la France profonde. Frédéric Coirier est sûrement un bon dirigeant : actif, visionnaire, bon meneur d'hommes, très agréable humainement... Certains lui reprochent sa trop grande visibilité médiatique. Personnellement, elle ne me dérange pas.
Je suis sorti du dossier lorsque le marché de la construction neuve s'est retourné. Pour Poujoulat, ce sera forcément un coup dur. Pas de chance, l'autre axe de développement du groupe, le bois énergie, souffre aussi, en même temps. La semaine dernière par exemple COGRA a publié une CA trimestriel sur la période de janvier à mars 2024 en recul de 54 %. Le timing est malheureux. 2024 ne sera pas un grand cru au niveau financier pour Poujoulat. Pour autant, le société est saine, bien gérée et elle reviendra tôt ou tard dans mon portefeuille.
Je voulais dire ici un mot sur les achats de titres Poujoulat par Frédéric Coirier : Il a repris environ 13 000 titres depuis le début de l'année, certes... mais cela ne peut pas effacer la vente de 250 000 titres (250 000 !!!!!) au mois de juillet 2023, cédés 24,2 € pièce.
Sur les douze derniers mois, Coirier a donc vendu en net 250 000 - 13 000 = 237 000 titres. Cela représente 3 % du capital de la société. Comme signe de confiance dans sa boîte... on a vu mieux.
Pour l'instant, je reste sur la touche.
Snowball
Poujoulat est un dossier que je connais et dont j'ai déjà été actionnaire. J'aime ces entreprises familiales de la France profonde. Frédéric Coirier est sûrement un bon dirigeant : actif, visionnaire, bon meneur d'hommes, très agréable humainement... Certains lui reprochent sa trop grande visibilité médiatique. Personnellement, elle ne me dérange pas.
Je suis sorti du dossier lorsque le marché de la construction neuve s'est retourné. Pour Poujoulat, ce sera forcément un coup dur. Pas de chance, l'autre axe de développement du groupe, le bois énergie, souffre aussi, en même temps. La semaine dernière par exemple COGRA a publié une CA trimestriel sur la période de janvier à mars 2024 en recul de 54 %. Le timing est malheureux. 2024 ne sera pas un grand cru au niveau financier pour Poujoulat. Pour autant, le société est saine, bien gérée et elle reviendra tôt ou tard dans mon portefeuille.
Je voulais dire ici un mot sur les achats de titres Poujoulat par Frédéric Coirier : Il a repris environ 13 000 titres depuis le début de l'année, certes... mais cela ne peut pas effacer la vente de 250 000 titres (250 000 !!!!!) au mois de juillet 2023, cédés 24,2 € pièce.
Sur les douze derniers mois, Coirier a donc vendu en net 250 000 - 13 000 = 237 000 titres. Cela représente 3 % du capital de la société. Comme signe de confiance dans sa boîte... on a vu mieux.
Pour l'instant, je reste sur la touche.
Snowball
Bonjour Snowball,
Merci pour votre retour, je pense que vous avez lu un peu rapidement mon post car les éléments que vous signalez sont pour la plupart mentionnés mais certains méritent c'est vrai d'être développés !
La publication de Cogra est intervenue ce matin, je l'ai justement attendu pour rentrer car je l'attendais mauvaise et je m'attendais donc à un petit drawdown sur Poujoulat pour rentrer moins cher ce qui est arrivé.
Pour la vente des 250 K titres, je l'ai également mentionné. Elle était effectuée "au plus haut", je la relève à titre personnel comme étant le signe que la famille ne vend pas quand il y a un potentiel de hausse à court terme. Je n'ai par ailleurs pas développé un point identifié lors mon analyse et non évoqué lors de ma réponse à Frank mais vous m'en donnez l'occasion.
La cession que vous mentionnez n'est pas réalisé par Monsieur Frédéric Coirier mais par une société dont il est actionnaire (à hauteur d'1/3), la Société Mobilière Famille Coirier (qui détient 20% de Poujoulat en direct et 47% par l'intermédiaire de la société Sopreg).
Ce point est important car la cession des 250 K de titres (pour 6 M€) avait pour principal objectif de permettre à certains associés de sortir de la Société Mobilière Famille Coirier:
En tout cas, compte tenu de l'ingénierie des opérations, je n'y vois pas une défiance personnelle envers l'activité future de Poujoulat. J'ai souvent vu ce type d'opération dans ma vie professionnelle et elle ne me choque donc pas.
Sur le fond, comme vous le mentionnez je n'anticipe pas que les résultats de Poujoulat soit mirobolants puisque j'anticipe une division par deux du résultat net sur l'exercice. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai mentionné que ma taille de position est moyenne. Si on part vers le Nord, je profiterai de la hausse. Si le cours redéprime un peu car l'activité prend du temps à rebondir, j'ai gardé la place pour pouvoir renforcer une fois dans le cadre de mon process.
Merci pour votre retour, je pense que vous avez lu un peu rapidement mon post car les éléments que vous signalez sont pour la plupart mentionnés mais certains méritent c'est vrai d'être développés !
La publication de Cogra est intervenue ce matin, je l'ai justement attendu pour rentrer car je l'attendais mauvaise et je m'attendais donc à un petit drawdown sur Poujoulat pour rentrer moins cher ce qui est arrivé.
Pour la vente des 250 K titres, je l'ai également mentionné. Elle était effectuée "au plus haut", je la relève à titre personnel comme étant le signe que la famille ne vend pas quand il y a un potentiel de hausse à court terme. Je n'ai par ailleurs pas développé un point identifié lors mon analyse et non évoqué lors de ma réponse à Frank mais vous m'en donnez l'occasion.
La cession que vous mentionnez n'est pas réalisé par Monsieur Frédéric Coirier mais par une société dont il est actionnaire (à hauteur d'1/3), la Société Mobilière Famille Coirier (qui détient 20% de Poujoulat en direct et 47% par l'intermédiaire de la société Sopreg).
Ce point est important car la cession des 250 K de titres (pour 6 M€) avait pour principal objectif de permettre à certains associés de sortir de la Société Mobilière Famille Coirier:
- 1. Monsieur Jérôme COIRIER pour 2 330 parts sociales : 1 048 500 €uros
- 2. la SAS LA FINANCIERE DE BERCE pour 1 670 parts sociales : 751 500 €uros ;
- 3. Madame Lise COIRIER pour 2 630 parts sociales : 1 183 500 €uros ;
- 4. Madame Florence COIRIER épouse GIRAUDON, pour 2 300 parts sociales : 1 035 000 €uros ;
- Soit un total pour 8 930 parts sociales : 4 018 500 €uros.
- A permis de sortir partiellement ou totalement des associés autres que Frédéric Coirier à hauteur de 3M€
- N'a rapporté à Monsieur Frédéric Coirier que 751.500 € par l'intermédiaire de la SAS Financière de Berce dont il est seul actionnaire (et à qui il avait apporté les 1670 parts sociales 1 mois auparavant). On est ici dans le cadre d'un mécanisme d'apport cession, il va donc devoir réinvestir dans les deux ans son prix de cession s'il ne veut pas être imposé dans des actifs éligibles (ou s'il ne le fait pas, il est très mal conseillé car il aurait du sortir comme les autres). J'anticipe une éventuelle question, le réinvestissement opéré par la SAS Financière de Berce ne pourra pas consister en un achat de titres Poujoulat (le seul cas où cela marcherait c'est l'hypothèse d'une participation à une augmentation de capital de Poujoulat, peu probable je pense).
- Reste 2 M€ (l'impôt doit être négligeable en l'espèce). A quoi vont-ils servir ? Je n'ai pas de preuve et je ne peux que spéculer sur la base de mon expérience de ce type d'opération. La précédente opération de ce type avait eu lieu en 2014 où 7,5 M€ avaient été cédés. Je pense qu'ils ont donc vocation à être distribués au fil de l'eau, la société sert à mon avis de cash-box et permet à la famille de se verser des dividendes supplémentaires par rapport à ceux issus des distributions normales effectuées par Poujoulat (notamment en période de vache maigre comme cela va être le cas cette année peut être)
En tout cas, compte tenu de l'ingénierie des opérations, je n'y vois pas une défiance personnelle envers l'activité future de Poujoulat. J'ai souvent vu ce type d'opération dans ma vie professionnelle et elle ne me choque donc pas.
Sur le fond, comme vous le mentionnez je n'anticipe pas que les résultats de Poujoulat soit mirobolants puisque j'anticipe une division par deux du résultat net sur l'exercice. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai mentionné que ma taille de position est moyenne. Si on part vers le Nord, je profiterai de la hausse. Si le cours redéprime un peu car l'activité prend du temps à rebondir, j'ai gardé la place pour pouvoir renforcer une fois dans le cadre de mon process.
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