Cours: 17,05 EUR
Bonsoir à tous,
Le dernier rapport annuel de Viel indique que, au 31 décembre 2024, le capital était composé de 67.392.691 actions, dont 4.671.930 actions auto-détenues (6,93%).
Dans la section "Espace actionnaires" du site de la société, il est indiqué que, au 25 mars 2025, le capital était composé de 66.450.823 actions, soit 941.868 actions en moins qu'au 31 décembre 2024. J'imagine que ces actions ont été annulées par le conseil d'administration en application de l'autorisation qui lui avait été donnée lors de l'AG de 2024.
On peut donc estimer que l'auto-détention s'élève désormais à:
4.671.930 (chiffre au 31/12),
- 941.868 actions annulées,
+344.626 actions rachetées (chiffre des Daubasses),
= 4.074.688 actions.
Avec un capital de 66.450.823, l'autodétention représenterait 6,13% du capital. Reste à savoir combien d'actions ont été attribuées dans les plans d'actions gratuites. J'avoue ne pas avoir suivi cela.
Rendez-vous demain pour le S1 de CFT, que nous attendons avec impatience !
Viel & Compagnie (VIL) - Pépites PEA
Tradition a publié ses résultats semestriels. Ils sont excellents.
À change courant :
- chiffre d'affaires (connu) en hausse de +8,0% à 580 M CHF
- résultats d'exploitation en hausse de +30,8% à 88,2 M CHF, soit une marge de 15,2% contre 12,6% au S1 2024
- résultat net part du groupe en hausse de +17,0% à 70,2 M CHF. Il est impacté négativement par un résultat financier de -4,4 M CHF contre +1,7 M CHF au S1 2024 (impact devise de -4,9 M CHF contre +/-0, et produit d'intérêt de +1,3 M CHF contre +2,6 M CHF)
Autres points notables :
- les capitaux propres sont impactés négativement par le renforcement du franc suisse, notamment par rapport au dollar, avec un écart de conversion qui s'est creusé de -45 M CHF. Les capitaux propres part du groupe ressortent ainsi en baisse de -33,3 M CHF, à 449,7 M CHF (après versement d'un dividende de +/- 52 M CHF)
- la rentabilité des capitaux propres atteint 15,2% sur le 1er semestre
- la coentreprise Gaitame.com a cédé sa participation dans une de ses filiales, générant une plus-value estimée de 15,7 M CHF, dont 7,9 M CHF pour la quote-part du groupe (postérieurement à la clôture du 30 juin, donc les effets seront visibles sur les résultats du S2)
- les perspectives demeurent favorables :
À l'issue de l'AG, je voyais deux catalyseurs pouvant entretenir la hausse du cours :
Viel publiera ses résultats vendredi prochain.
À change courant :
- chiffre d'affaires (connu) en hausse de +8,0% à 580 M CHF
- résultats d'exploitation en hausse de +30,8% à 88,2 M CHF, soit une marge de 15,2% contre 12,6% au S1 2024
- résultat net part du groupe en hausse de +17,0% à 70,2 M CHF. Il est impacté négativement par un résultat financier de -4,4 M CHF contre +1,7 M CHF au S1 2024 (impact devise de -4,9 M CHF contre +/-0, et produit d'intérêt de +1,3 M CHF contre +2,6 M CHF)
Autres points notables :
- les capitaux propres sont impactés négativement par le renforcement du franc suisse, notamment par rapport au dollar, avec un écart de conversion qui s'est creusé de -45 M CHF. Les capitaux propres part du groupe ressortent ainsi en baisse de -33,3 M CHF, à 449,7 M CHF (après versement d'un dividende de +/- 52 M CHF)
- la rentabilité des capitaux propres atteint 15,2% sur le 1er semestre
- la coentreprise Gaitame.com a cédé sa participation dans une de ses filiales, générant une plus-value estimée de 15,7 M CHF, dont 7,9 M CHF pour la quote-part du groupe (postérieurement à la clôture du 30 juin, donc les effets seront visibles sur les résultats du S2)
- les perspectives demeurent favorables :
En résumé, la situation demeure très solide. L’impact négatif du renforcement du franc suisse sur le résultat et les capitaux propres est certes regrettable, mais il s’agit d’un facteur hors du contrôle de l’entreprise.L’activité de Compagnie Financière Tradition a poursuivi sa dynamique de croissance en ce début de second semestre. Par ailleurs, le Groupe entend poursuivre sa trajectoire de croissance avant tout organique, en capitalisant sur sa présence mondiale et la profondeur de son offre de courtage sur les différentes classes d’actifs. Les investissements ciblés dans la digitalisation de nos activités, notamment via le développement de nos solutions de courtages hybrides et l’extension de nos services de données et d’analytique, restent au cœur de notre stratégie. Finalement, notre expertise en data science continuera de soutenir l’innovation dans nos activités et d’optimiser la valeur ajoutée apportée à nos clients.
À l'issue de l'AG, je voyais deux catalyseurs pouvant entretenir la hausse du cours :
Au vu des résultats de ce 1er semestre, le premier catalyseur me semble validé. Si la dynamique se confirme chez CFT au cours des prochains trimestres, le 2ème pourrait logiquement suivre ?Cyril a écrit : ↑11 juin 2025, 12:41Deux catalyseurs pourraient encore soutenir le titre :
1. La poursuite de la croissance chez CFT
Au T1 2025, le chiffre d’affaires publié a progressé de +10,9%. Au S1 2024, une croissance de +4,6% du chiffre d’affaires avait généré une hausse de +15% du BPA. Est-ce que les résultats du S1 2025 seront aussi bons ? Réponse le 29 août.
2. Une expansion des multiples
Avec un PER de l’ordre de 8 et une décote de holding de 35-40%, Viel & Cie reste modérément valorisé. La capitalisation dépasse désormais le milliard d’euros, ce qui pourrait attirer davantage d’investisseurs institutionnels. Patrick Combes a aussi souligné que la liquidité du titre s’était nettement améliorée depuis le début de l’année avec 24 000 titres / jour (soit près de 400 k € sur les niveaux de cours actuels) contre 10 000 en 2024.
Viel publiera ses résultats vendredi prochain.
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Merci Mimo. Nous retenons principalement deux points de cette publication, le reste ayant déjà été commenté lors des publications de Bourse Direct et Tradition :
- la baisse du résultat des sociétés associées (dont Swiss Life Banque Privée) de 18,2% à 21,1 M EUR. Après 3 semestres de croissance soutenue (+50% au S1 2022, +22,4% au S1 2023 et +9,9% au S1 2024), la base de comparaison devenait exigeante ;
- des pertes de change de l'ordre de -6,0 M EUR (-7,0 M EUR par rapport au S1 2024), compte tenu de la baisse du dollar.
Les capitaux propres part du groupe sont quasi stables, à 550,0 M EUR, contre 553,2 M EUR fin 2024. À noter que les actions auto détenues ont été acquises pour un montant brut de 20,4 M EUR, pour une valeur de marché de 62,2 M EUR au 30 juin 2025. Une belle opération pour Viel & Cie et pour ses actionnaires (à condition évidemment que ces actions ne soient pas majoritairement distribuées aux collaborateurs).
Le résultat net part du groupe progresse de 5,7% à 69,2 M EUR. Compte tenu de l'effet relutif des rachats d'actions propres, et d'après nos estimations, le résultat net part du groupe par action enregistre une hausse de l'ordre de 7%.
Nous profitons de cette publication pour mettre à jour notre objectif de cours. Nous estimons l’Actif Net Réévalué (ANR) à 30,60 EUR par action, en hausse de 11% par rapport à la mi-août. Encore une fois, cette hausse est principalement portée par le titre CFT qui a enregistré un nouveau record à 272 CHF. Sur cette base, notre nouvel objectif de cours s’établit à 22,95 EUR (0,75x l’ANR).
---
Communiqué des résultats
- la baisse du résultat des sociétés associées (dont Swiss Life Banque Privée) de 18,2% à 21,1 M EUR. Après 3 semestres de croissance soutenue (+50% au S1 2022, +22,4% au S1 2023 et +9,9% au S1 2024), la base de comparaison devenait exigeante ;
- des pertes de change de l'ordre de -6,0 M EUR (-7,0 M EUR par rapport au S1 2024), compte tenu de la baisse du dollar.
Les capitaux propres part du groupe sont quasi stables, à 550,0 M EUR, contre 553,2 M EUR fin 2024. À noter que les actions auto détenues ont été acquises pour un montant brut de 20,4 M EUR, pour une valeur de marché de 62,2 M EUR au 30 juin 2025. Une belle opération pour Viel & Cie et pour ses actionnaires (à condition évidemment que ces actions ne soient pas majoritairement distribuées aux collaborateurs).
Le résultat net part du groupe progresse de 5,7% à 69,2 M EUR. Compte tenu de l'effet relutif des rachats d'actions propres, et d'après nos estimations, le résultat net part du groupe par action enregistre une hausse de l'ordre de 7%.
Nous profitons de cette publication pour mettre à jour notre objectif de cours. Nous estimons l’Actif Net Réévalué (ANR) à 30,60 EUR par action, en hausse de 11% par rapport à la mi-août. Encore une fois, cette hausse est principalement portée par le titre CFT qui a enregistré un nouveau record à 272 CHF. Sur cette base, notre nouvel objectif de cours s’établit à 22,95 EUR (0,75x l’ANR).
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Communiqué des résultats
-- Chasseurs de décotes depuis 2008 --
Pour moi, il y a un petit effet déceptif.
L'année dernière pour une hausse de 9,7% du CA à taux de change constant, on avait eu une hausse de 15% du résultat d'exploitation et de 31,8% du résultat net.
Le message était donc clair, générer du business supplémentaire améliore notre marge de façon plus importante qu'une augmentation mécanique.
Ici, la performance sur le CA est la même (+9,9%) mais le résultat net n'augmente que de 8,1%.
En réalité, l'analyse au-dessus reste vrai, le résultat d'exploitation a augmenté de 25,9%. Tout vient de Swiss Life (qui réalise même une performance inférieure à celle du 1er semestre 2023 donc c'est quand même peu glorieux), un petit peu de Bourse Direct (impact d'1M€ seulement) et d'une augmentation significative des impôts.
Viel bénéficiait d'un contexte incroyable avec ses 3 filiales principales qui étaient en croissance. Aujourd'hui seule CFT reste en croissance mais cela reste d'une part le plus bel actif et d'autre part le plus rentable, le business réalisé en plus permet d'améliorer la marge brute.
Pour moi, la hausse contenue du résultat net est une excuse pour alléger un titre français dans le contexte que l'on connait mais cela ne change rien pour le titre.
Cours : 16,45 EUR
Euronext a procédé a sa revue annuelle de la composition des indices parisiens. Viel & Compagnie, dont la capitalisation dépasse désormais le milliard d'euros, va intégrer les indices CAC Small, CAC Mid & Small et CAC All Tradable, à compter du 22 septembre.
Cette inclusion dans les indices pourrait améliorer la visibilité du titre.
Euronext announces 2025 annual review results of the CAC Family
Euronext a procédé a sa revue annuelle de la composition des indices parisiens. Viel & Compagnie, dont la capitalisation dépasse désormais le milliard d'euros, va intégrer les indices CAC Small, CAC Mid & Small et CAC All Tradable, à compter du 22 septembre.
Cette inclusion dans les indices pourrait améliorer la visibilité du titre.
Euronext announces 2025 annual review results of the CAC Family
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Cours: 16,25 EUR
Bonsoir à tous,
Maintenant que l’ensemble des filiales du groupe Viel ont publié leurs résultats semestriels, je partage avec vous mes quelques impressions (I), ainsi que quelques éléments d’actualité pouvant avoir un impact sur l’activité de CFT (II).
I. Analyse des résultats semestriels du groupe Viel
CFT
Comme cela a déjà été écrit sur ce forum, le chiffre clé est la hausse de 29,5% du résultat opérationnel, en prenant en compte le résultat des JVs, et à taux de change courant. Ce sont de très bons résultats.
Patrick Combes a indiqué lors de l’AG 2025 de Viel que CFT performe particulièrement bien dans les situations où la volatilité se situe à un niveau élevé mais pas extrême. On pouvait ainsi s’attendre à ce que CFT profite des conditions de marché créées par les annonces de mise en place de droits de douane, et ça a été le cas.
On observe cependant que la communication de CFT (et de Viel) insiste lourdement sur le fait que les résultats auraient été meilleurs sans l’évolution défavorable des taux de change. On comprend ici que la chute du dollar a pesé sur les résultats.
Malheureusement, je pense que ce sont les taux de change courants (et non constants) qui importent. La chute du dollar est un vent contraire pour la société que nous devons surveiller.
Le fait que CFT soit une société basée et cotée en Suisse, et en franc suisse, mais à laquelle on peut s’exposer dans le PEA et PEA-PME à travers Viel, a été un élément important dans mon choix d’investissement. L’instabilité fiscale et monétaire des Etats-Unis et de la France, renforce cet attrait.
Le revers de la médaille pour les sociétés exportatrices suisses est que ceci pèse sur leurs résultats. Je pense néanmoins que l’impact est moins important pour une société financière comme CFT dont les équipes sont présentes dans les pays où elles interviennent. Si le dollar baisse, les revenus en dollars de CFT baissent lorsqu’ils sont convertis en francs suisses, mais les coûts des filiales de CFT aux Etats-Unis baissent également en francs suisses. On se console comme on peut.
BSD
Le résultat net part du groupe a baissé de 9%, soit 1M€. Cette baisse est la conséquence d'une hausse des commissions de courtage qui n’a pas entièrement compensé la baisse des produits de trésorerie.
Les taux auxquels BSD place sa trésorerie dépendent de la politique des banques centrales, ce sur quoi BSD n’a aucune influence. Par contre, le recrutement de nouveaux clients, qui dépend directement de la qualité du service et de l’équipe de direction, augmente. J’ai la naïveté de croire qu’une augmentation du nombre de clients entraîne une augmentation de la trésorerie que BSD peut placer, et une augmentation des produits de trésorerie qui seront perçus par BSD (avec un facteur d’accélération lorsque les taux cesseront de baisser, ou augmenteront). Je suis donc déçu de voir une baisse du résultat par rapport à l’année dernière, mais je ne pense pas qu’il faille y accorder trop d’importance.
SLBP
Malgré les efforts de communication déployés par SwissLife, les résultats sont décevants. Le PNB a baissé de 21% en raison de la baisse des volumes de produits structurés, qui avaient porté les résultats de SLBP ces dernières années. Le résultat de SLBP a quant à lui baissé de 36% à 29M€.
Pour les optimistes parmi nous, on notera cependant que les actifs sous gestion ont augmenté de 6% à 8,2 Mds€, et que les activités annexes (courtage, corporate finance, et gestion de fortune) semblent bien fonctionner, mais aucun chiffre n’est donné. Il faudra surveiller l’évolution de cette activité lors des prochains mois.
Je note que dans la présentation des résultats de mars 2025, Viel indiquait une valorisation de sa quote-part dans SLBP de 272M€ (17% de 1,6Md€), tandis que dans la présentation de l’AG de juin 2025, la valorisation était de 306M€ (17% de 1,8Md€). Je pense qu’il s’agit d’une erreur, l’accroissement de valeur entre mars et juin provient de la hausse du cours de CFT, et Viel a oublié de mettre à jour le pourcentage correspondant à SLBP. On peut néanmoins se demander si la valorisation de la participation de Viel dans SLBP ne doit pas être revue à la baisse pour refléter les derniers résultats. En prenant pour hypothèse que SLBP réalise les mêmes résultats au second semestre, nous aurions un résultat net pour l’exercice 2025 de 58M€, soit une valorisation totale de 580M€ avec un multiple de 10x le résultat net, ce qui donnerait 232M€ pour les 40% détenus par Viel.
II. Perspectives
Je souhaite attirer l’attention des forumeurs qui s’intéressent au groupe Viel sur deux éléments d’actualité qui peuvent constituer des catalyseurs pour CFT.
Le premier est la réforme des retraites. Je ne parle pas de la réforme des retraites qui a eu lieu en France, avec ses manifestations et ses revendications, mais bien celle qui se passe beaucoup plus silencieusement chez nos voisins bataves (je vous entends ronfler au fond de la salle !).
Les Pays-Bas disposent d’un système de retraite par capitalisation qui gère 1,5 trillion d’euros d’actifs (le plus gros de l’UE). Il repose sur trois piliers :
- une retraite publique ;
- une retraite en fonction du secteur d’activité ;
- une retraite privée (principalement pour ceux qui ne bénéficient pas du deuxième pilier).
Avant la réforme, les fonds de pension néerlandais promettaient aux cotisants un montant qu’ils toucheraient à la retraite (Defined Benefit (DB)). La capacité des fonds de pension à honorer ces engagements dépendait du rendement de leurs investissements. Néanmoins, il est apparu que les réserves des fonds de pension ne seraient pas suffisantes pour couvrir les engagements de retraite futurs, en raison notamment du vieillissement de la population. Ceci a mené à une réforme du système de retraite aux Pays-Bas, sans grèves ni manifestations, aussi surprenant que cela puisse paraître pour des Français. Cette réforme commencera à produire ses effets à la fin de l'année 2025.
Les fonds de pension néerlandais ne s’engagent désormais plus sur le montant que percevront les retraités (Defined Contribution (DC)), et peuvent adapter leur politique d'investissement au profil de chacun de leurs membres, avec des actifs plus risqués pour les plus jeunes, et moins risqués pour les plus âgés. Les fonds de pension n'ont ainsi plus besoin de couvrir les engagements de retraite lointains avec des obligations de longue durée.
La demande pour les obligations de longue durée risque ainsi de diminuer, alors même que les besoins de financement des Etats augmentent. Ce passage d’un système de DB à un système de DC concerne les cotisations futures, mais également les actifs d’ores et déjà gérés par les fonds de pension.
Le deuxième point d’actualité, qui rejoint le premier, est celui de l’annonce faite par l’Allemagne d’une forte augmentation de son endettement, afin notamment de financer son réarmement et de faire face à la menace russe.
L’augmentation de l’offre de dette allemande, et la disparition d’une partie des acheteurs historiques de ce type d’obligations, renforcent le rôle des courtiers professionnels tels que CFT, qui disposent de réseaux dans le monde entier permettant de placer cette dette.
Bonsoir à tous,
Maintenant que l’ensemble des filiales du groupe Viel ont publié leurs résultats semestriels, je partage avec vous mes quelques impressions (I), ainsi que quelques éléments d’actualité pouvant avoir un impact sur l’activité de CFT (II).
I. Analyse des résultats semestriels du groupe Viel
CFT
Comme cela a déjà été écrit sur ce forum, le chiffre clé est la hausse de 29,5% du résultat opérationnel, en prenant en compte le résultat des JVs, et à taux de change courant. Ce sont de très bons résultats.
Patrick Combes a indiqué lors de l’AG 2025 de Viel que CFT performe particulièrement bien dans les situations où la volatilité se situe à un niveau élevé mais pas extrême. On pouvait ainsi s’attendre à ce que CFT profite des conditions de marché créées par les annonces de mise en place de droits de douane, et ça a été le cas.
On observe cependant que la communication de CFT (et de Viel) insiste lourdement sur le fait que les résultats auraient été meilleurs sans l’évolution défavorable des taux de change. On comprend ici que la chute du dollar a pesé sur les résultats.
Malheureusement, je pense que ce sont les taux de change courants (et non constants) qui importent. La chute du dollar est un vent contraire pour la société que nous devons surveiller.
Le fait que CFT soit une société basée et cotée en Suisse, et en franc suisse, mais à laquelle on peut s’exposer dans le PEA et PEA-PME à travers Viel, a été un élément important dans mon choix d’investissement. L’instabilité fiscale et monétaire des Etats-Unis et de la France, renforce cet attrait.
Le revers de la médaille pour les sociétés exportatrices suisses est que ceci pèse sur leurs résultats. Je pense néanmoins que l’impact est moins important pour une société financière comme CFT dont les équipes sont présentes dans les pays où elles interviennent. Si le dollar baisse, les revenus en dollars de CFT baissent lorsqu’ils sont convertis en francs suisses, mais les coûts des filiales de CFT aux Etats-Unis baissent également en francs suisses. On se console comme on peut.
BSD
Le résultat net part du groupe a baissé de 9%, soit 1M€. Cette baisse est la conséquence d'une hausse des commissions de courtage qui n’a pas entièrement compensé la baisse des produits de trésorerie.
Les taux auxquels BSD place sa trésorerie dépendent de la politique des banques centrales, ce sur quoi BSD n’a aucune influence. Par contre, le recrutement de nouveaux clients, qui dépend directement de la qualité du service et de l’équipe de direction, augmente. J’ai la naïveté de croire qu’une augmentation du nombre de clients entraîne une augmentation de la trésorerie que BSD peut placer, et une augmentation des produits de trésorerie qui seront perçus par BSD (avec un facteur d’accélération lorsque les taux cesseront de baisser, ou augmenteront). Je suis donc déçu de voir une baisse du résultat par rapport à l’année dernière, mais je ne pense pas qu’il faille y accorder trop d’importance.
SLBP
Malgré les efforts de communication déployés par SwissLife, les résultats sont décevants. Le PNB a baissé de 21% en raison de la baisse des volumes de produits structurés, qui avaient porté les résultats de SLBP ces dernières années. Le résultat de SLBP a quant à lui baissé de 36% à 29M€.
Pour les optimistes parmi nous, on notera cependant que les actifs sous gestion ont augmenté de 6% à 8,2 Mds€, et que les activités annexes (courtage, corporate finance, et gestion de fortune) semblent bien fonctionner, mais aucun chiffre n’est donné. Il faudra surveiller l’évolution de cette activité lors des prochains mois.
Je note que dans la présentation des résultats de mars 2025, Viel indiquait une valorisation de sa quote-part dans SLBP de 272M€ (17% de 1,6Md€), tandis que dans la présentation de l’AG de juin 2025, la valorisation était de 306M€ (17% de 1,8Md€). Je pense qu’il s’agit d’une erreur, l’accroissement de valeur entre mars et juin provient de la hausse du cours de CFT, et Viel a oublié de mettre à jour le pourcentage correspondant à SLBP. On peut néanmoins se demander si la valorisation de la participation de Viel dans SLBP ne doit pas être revue à la baisse pour refléter les derniers résultats. En prenant pour hypothèse que SLBP réalise les mêmes résultats au second semestre, nous aurions un résultat net pour l’exercice 2025 de 58M€, soit une valorisation totale de 580M€ avec un multiple de 10x le résultat net, ce qui donnerait 232M€ pour les 40% détenus par Viel.
II. Perspectives
Je souhaite attirer l’attention des forumeurs qui s’intéressent au groupe Viel sur deux éléments d’actualité qui peuvent constituer des catalyseurs pour CFT.
Le premier est la réforme des retraites. Je ne parle pas de la réforme des retraites qui a eu lieu en France, avec ses manifestations et ses revendications, mais bien celle qui se passe beaucoup plus silencieusement chez nos voisins bataves (je vous entends ronfler au fond de la salle !).
Les Pays-Bas disposent d’un système de retraite par capitalisation qui gère 1,5 trillion d’euros d’actifs (le plus gros de l’UE). Il repose sur trois piliers :
- une retraite publique ;
- une retraite en fonction du secteur d’activité ;
- une retraite privée (principalement pour ceux qui ne bénéficient pas du deuxième pilier).
Avant la réforme, les fonds de pension néerlandais promettaient aux cotisants un montant qu’ils toucheraient à la retraite (Defined Benefit (DB)). La capacité des fonds de pension à honorer ces engagements dépendait du rendement de leurs investissements. Néanmoins, il est apparu que les réserves des fonds de pension ne seraient pas suffisantes pour couvrir les engagements de retraite futurs, en raison notamment du vieillissement de la population. Ceci a mené à une réforme du système de retraite aux Pays-Bas, sans grèves ni manifestations, aussi surprenant que cela puisse paraître pour des Français. Cette réforme commencera à produire ses effets à la fin de l'année 2025.
Les fonds de pension néerlandais ne s’engagent désormais plus sur le montant que percevront les retraités (Defined Contribution (DC)), et peuvent adapter leur politique d'investissement au profil de chacun de leurs membres, avec des actifs plus risqués pour les plus jeunes, et moins risqués pour les plus âgés. Les fonds de pension n'ont ainsi plus besoin de couvrir les engagements de retraite lointains avec des obligations de longue durée.
La demande pour les obligations de longue durée risque ainsi de diminuer, alors même que les besoins de financement des Etats augmentent. Ce passage d’un système de DB à un système de DC concerne les cotisations futures, mais également les actifs d’ores et déjà gérés par les fonds de pension.
Le deuxième point d’actualité, qui rejoint le premier, est celui de l’annonce faite par l’Allemagne d’une forte augmentation de son endettement, afin notamment de financer son réarmement et de faire face à la menace russe.
L’augmentation de l’offre de dette allemande, et la disparition d’une partie des acheteurs historiques de ce type d’obligations, renforcent le rôle des courtiers professionnels tels que CFT, qui disposent de réseaux dans le monde entier permettant de placer cette dette.